Le rapatriement de la dépouille d'AHMADOU AHIDJO ?

Né en 1924 à Garoua, M. AHMADOU AHIDJO est élu président le 5 mai 1960. A partir de cette date, il dirigera les destinées  des camerounais jusqu'en 1982 année au cours de laquelle il céde sa place à son premier ministre de l'époque M. Paul BIYA; il refera surface en 1983 mais le complot est découvert  à cause de cela il est sommé d'une condamnation à mort par contumace; un an après le 24 février 1984 il est l'instigateur d'un putsch manqué.5 ans plus tard, il meurt à Dakar au Sénégal le 30 Novembre 1989 et depuis lors son corps reste cloué en terre sénégalaise.

21 ans près sa mort sa dépouille n'a pas encore foulé le sol camerounais. Pourquoi les autorités camerounaises tardent à faire un geste qui ne pourra que les faire grandir ? Quel péril peut bien receler le transfert au pays des restes d'une personne décédée il y a plus de 20 ans ? Y a t-il un blocage quelque part ?

On ne saurait dire pourquoi cette affaire n'est pas réglée et classée puisque des dispositions prises par le régime en place ont démontré une bonne volonté. Condamné à mort par contumace, il a été oficiellement réhabilité en 1992; dans le même ordre d'idée ses propriétés qui avaient été saisis dans les mêmes circonstances ont été restitué à la famille une satisfaction à demi tout de même car les biens restitués étaient globalement en piteux état ou détruits. La commission mise sur pied pour évaluer les dégâts et le montant des réparations à effectuer s'est enlisée; une déception qui n'est surpassé que par une autre fondamentale: l'absence de démarches limpides de la part de la plus haute autorité de l'Etat visant à rapatrier la dépouille de M. AHMADOU AHIDJO. Le souhait de Germaine AHIDJO qui vit entre Dakar et le village de St Paul en Provence (France) est d'obtenir le retour officiel de la dépouille de son mari  dans son Cameroun natal?pays qu'il a servi. Mariée à M. AHMADOU AHIDJO en seconde noce en 1956 dans le Vè arrondissement de Paris,elle affirme sans embage: "parler de mon mari est un devoir"; par la suite elle se dit partagée entre résignation et espoir attendant un geste salutaire du régime en place qui tarde à arriver.Elle vit entouré des souvenirs de son mari et se confie à Dieu.