La mort : une joie de dépenser en Afrique

 "Aidez moi quand je suis encore en vie n'attendez pas le jour de ma mort pour m'achetez cercueil, n'attendez pas le jour de ma mort pour m'achetez costume..." chantait LONGKANA ANYO Simon "longuè longuè" dans le titre Témoignez moi; certaines langues se sont déliées pour apprécier cette chanson à sa juste valeur saluant ainsi le génie de l'artiste.

Venons en au fait la mort que M. NDOUMBE DIBOBE croque-mort "morguier" à l'hôpital Laquintinie à Douala appelle "repos éternel " est devenue un moyen de déballer tous nos titres. Lorsqu'un membre d'une famille vient à mourir franchement le théâtre qui précède sa mort est pathétique ;durant sa maladie on ne voit personne sinon quelques têtes qui essaient de s'occuper du malade une fois la faucheuse arrivée les titres commencent à sortir ; des réunions sont organisées avec pour seul but la repartition des achats : délégué prendra le cercueil à 900.000F, le blanc prendra le corbillard plus l'habillement du corps 250.000F, viviane prendra la décoration de la maison, eric prendra la fanfare, les tentes et les chaises à 120.000F, françoise parlera du pagne et des foulards qu'elle a choisi pour la circonstance. Le côté de la gastronomie et de la boisson sera l'affaire de ceux qui donneront un taux forfaitaire de 100.000F / enfant tout ceci achevé la famille aura un seul mot dans la bouche "on ne doit pas enterrer notre mère ou notre père comme n'importe qui" Ah quel amour envers le disparu pourtant sur le lit d'hôpital il manquait de quoi manger au point où les médecins se demandaient si ce patient n'avait pas été abandonné par sa famille ? Toutes ces dépenses servent - elles au mort ? Pourquoi ne pas utiliser cet argent pour les besoins familiaux des vivants ?

A ces questions des réponses nous ne les retrouverons jamais auprès de ces farceurs, ces blagueurs de mauvais goût parceque pour eux c'est le temps de s'enrichir avec les secours des réunions auxquelles ils sont membres, avec des enveloppes d'aide, des casiers de bière, des palettes de vin rouge et  bien d'autres présents apportés par des amis et connaissances. Une fois le deuil achevé le temps des vaches maigres débute pour la famille car certains membres ont tout dépensé et ne gardent que leurs souvenirs comme plats à servir à la maison ; ils ne cessent de dire à qui veut l'entendre : "dans tout ce quartier un deuil n'a jamais atteint la dimension du deuil de notre mère" .Balivernes et foutaises si et seulement le noir pouvait comprendre que rien de tout ce que nous faisons ne peut modifier ou reveiller le disparu ou même changer sa position vis à  vis de Dieu. Quelle stupidité ! Ah ignorance quand tu nous tient !

Ignorance quand tu nous tient !